On cultive le safran aujourd’hui comme on le cultivait à travers les siècles précédents, car la majeure partie de la récolte se fait toujours à mains. Seule la préparation du sol peut se faire mécaniquement. Contrairement à l’effort requis, le terrain, lui, peut être réduit puisqu’on récolte approximativement 1g au mètre carré (1 kg sur 1000 m2).
Quel sol est propice à la culture du safran ?
Le safran affectionne particulièrement les terres d’anciens vignobles prospères et les terrains calcaires, tant qu’ils sont exposés sud ou sud-est et que rien n’entrave l’ensoleillement.
Quelle que soit la région, le sol doit retenir le moins d’eau possible, avoir un PH neutre et de préférence présenter une terre silico-calcaire, argilo-calcaire friable ou argilo-sableux.
Quel climat est favorable à la culture du safran ?
La plante crocus sativus a besoin de précipitations de pluie à l’automne et au printemps (600 à 700 mm/an suffisent). En hiver, la neige peut lui servir d’isolant, grâce à l’air qu’elle renferme. Elle permet de diminuer les écarts de température, préférable à la survie du safran qui n’aime pas les périodes de gel intense.
Des pluies prolongées en juillet et août pourraient avoir des conséquences catastrophiques sur la floraison automnale, car ce que crocus sativus déteste plus que tout, c’est un excès d’eau retenu dans le sol.
Quand et comment doit-on planter les cormes ?
La plantation doit s’effectuer sur un terrain propre entre début juillet et début septembre. Les bulbes doivent être plantés à la houe, en ligne et à une profondeur de 20 à 30 cm. Un espacement de 8 à 15 cm doit aussi séparer les bulbes, car ils se démultiplient en moyenne par 4 durant la première année.
Une trop forte densité peut conduire à l’étouffement de ceux-ci. Chaque bulbe produit entre 1 et 3 fleurs sur la première année, puis entre 3 et 10 fleurs, les années suivantes.
Comment entretenir la safranière ?
Il est indispensable de biner la safranière régulièrement parce que le safran n’aime pas les sols tassés et il déteste les mauvaises herbes, car leurs racines peuvent transpercer les bulbes.
Aucun produit chimique ne devrait être utilisé pour le désherbage, car il causera des malformations au niveau des fleurs et la qualité du safran baissera. La période d’arrachage puis de plantation des bulbes en sol nouveau doit toujours s’effectuer en juin et juillet.
Quels sont les ennemis du safran ?
Les principaux ennemis du safran sont des maladies fongiques. Tel que nous l’avons énoncé précédemment, le safran n’aime pas les surplus d’eau et c’est en partie parce qu’ils peuvent causer la fusariose, le tacon et le rhizoctone violet qui s’attaquent aux bulbes et aux feuilles.
Afin d’éviter ces maladies, il est aussi préférable de ne pas planter de safran suite à des cultures de pommes de terre, d’asperges ou de luzerne. Durant la période hivernale, il faudra protéger les feuilles contre les limaces, lapins, lièvres, mulots, et chevreuils.
Quand et comment récolter le safran ?
La récolte du safran se produit entre la fin septembre et la mi-novembre sur une période de 4 à 6 semaines. La fleur sort de terre le matin, à l’ensoleillement et ne vit que pour une période de 24 à 48 heures. Les fleurs doivent être cueillies avant leur éclosion, car les stigmates sont très fragiles.
Il peut arriver que de nouvelles fleurs apparaissent au cours de la journée. Si c’est le cas, une seconde cueillette doit s’effectuer, en fin d’après-midi.
Comment s’effectuent l’émondage et le séchage ?
Une fois la récolte terminée, on procède immédiatement à l’émondage. Cette opération s’effectue à l’aide de petits ciseaux et consiste à retirer les trois stigmates de la fleur, si possible sans les séparer, et en ne conservant que les extrémités rouges qui devront par la suite être séchés en four traditionnel pour une période de 15 à 30 minutes. Pour vérifier que l’opération a été complétée, on peut toucher les pistils qui doivent être légers, raides, cassants et de couleur rouge sang.
Le safran finira de sécher sur une période d’un mois et c’est là qu’il va développer toutes ses saveurs. Ensuite, il doit être stocké à l’abri de l’air et de la lumière, dans un récipient de verre afin de conserver un maximum d’arôme.
Comment cultiver le safran en jardinière ?
Pour une plantation de safran en jardinière, on devra utiliser un bac d’une profondeur de 20 à 25 cm et l’exposer plein Sud ou Sud-est. Le fond du bac doit permettre une bonne évacuation de l’eau. On y plantera les bulbes à une profondeur de 8 à 10 cm, espacés de 5 à 8 cm, au cours du mois de juillet.
La floraison et la récolte se fera à la même époque que pour le safran cultivé dans les champs. Une fois les stigmates prélevés, ils devront sécher sur une feuille absorbante pendant une journée. Seulement une fois le filament séché doit-on le placer dans un pot de verre étanche pour le conserver. Une période d’au moins un mois est nécessaire avant de les consommer.
En hiver, lors des grands froids, il est préférable de remiser la jardinière à l’intérieur.