Le safran a toujours été reconnu pour ses propriétés thérapeutiques, et ce, depuis l’Antiquité où on l’utilisait déjà comme antidépresseur. Mais les principes actifs du safran ont aussi démontré des capacités réelles d’agir sur des maladies dégénératives et métaboliques et nous lui découvrons, encore aujourd’hui, d’autres vertus.
L’utilisation du safran pour ses vertus thérapeutiques selon les époques
Le safran est issu de la fleur Crocus Sativus recouverte de pistil et de 3 stigmates de couleur orange à rouge vif qui se transforment en safran, l’épice la plus chère au monde. Une des raisons de son coût élevé tient du fait qu’il faut 150 000 fleurs pour obtenir un kilogramme de stigmates secs. Surtout utilisé en cuisine et comme colorant, l’usage thérapeutique millénaire du safran lui procure une histoire hors du commun.
Au départ, dans la médecine antique, on reconnaissait au safran des qualités de régulateur du cycle menstruel et d’autres actions positives sur l’appareil urinaire. Par la suite, dans la Perse ancienne ainsi que chez les Égyptiens, le safran fut considéré comme un aphrodisiaque, un attribut qu’on lui accorde toujours, alors qu’il stimule la libido chez les hommes et les femmes. L’ancienne civilisation égyptienne, l’utilisait aussi comme antidote contre les empoisonnements, stimulant digestif et tonifiant pour la dysenterie et la rougeole.
En Europe, il était employé au Moyen Âge pour traiter des affections aussi diverses que des maladies respiratoires, la variole, la scarlatine, l’insomnie, des troubles cardiaques, et les hémorragies. Fait méconnu, ce sont ses vertus thérapeutiques qui ont fait bondir son prix, lorsque la peste s’est abattue au milieu du XIVe siècle, et que les autorités de l’époque ont cru que le safran était un remède contre celle-ci.
Le safran contre la dépression
Dernièrement, plusieurs recherches se sont intéressées à ses propriétés neurologiques qui lui permettent de combattre la dépression. Une étude iranienne de 6 semaines sur 40 patients, l’a comparé à la fluoxétine (la molécule du Prozac). Les résultats ont démontré que le safran était aussi efficace, mais surtout sans effet secondaire, sur les patients atteints de dépression modérée.
En Australie, des chercheurs ont étudié 139 patients en les séparant en deux groupes. Le premier prenait un placebo et le second du safran sous forme de complément alimentaire. Après huit semaines de traitement, les patients ayant pris du safran ont démontré une diminution de 41 % des symptômes de la dépression contre seulement 21 % chez les autres.
De plus, ces études ont constaté une amélioration de la qualité du sommeil, de l’esprit d’initiative ainsi que de la motivation et, contrairement aux patients qui utilisent des antidépresseurs de type IRSS, le traitement au safran augmente au lieu de créer une perte de libido.
Une étude de 2019 menée par le laboratoire Pilèje et le Dr Patrick Lemoine a aussi démontré qu’en associant les vertus antidépressives du safran à la capacité d’agir comme régulateur de l’anxiété de la rhodiola, on assistait à une baisse de l’ordre de 58 % des scores de dépression (sur l’échelle de Hamilton) pour 85,4 % des patients.
En plus de son efficacité à combattre la dépression, l’épice présente des effets positifs sur l’anxiété, les troubles du sommeil et aide aussi à la perte de poids en réduisant le désir de grignoter.
La prise de safran dans les cas de dépression
Aujourd’hui, la science a démontré que les effets antidépresseurs du safran sont en partie attribuables à sa modulation de la sérotonine et de la dopamine. Le prix du safran demeure un obstacle à son utilisation médicinale, car bien qu’il existe de nombreux produits à base de safran, la plupart d’entre eux ont une concentration insuffisante pour provoquer un effet notable sur le corps.
D’autres produits à base de safran n’utilisent qu’un seul de ses principes actifs (safranal, crocine, crocétine, picrocrocine, mangocrocine, lycopène, zeaxanthine) ce qui ne permet pas, encore une fois, d’obtenir les effets désirés. Pour se rapprocher du résultat des études citées dans cet article, les posologies devraient être de l’ordre de 30 mg de safran par jour. Dans un tel cas, les premiers effets bénéfiques seraient ressentis au bout de quinze jours. Mais toute prise de safran à cette échelle devrait être approuvée précédemment par un médecin et effectuée sous sa supervision.
Le safran, un antioxydant qui protège contre les maladies dégénératives
Le safran possède également des effets antioxydants, immunitaires, anti-inflammatoires et neuro-protecteurs importants qui peuvent prévenir les maladies dégénératives et cardio-vasculaires, qui relèvent en partie de problèmes inflammatoires et d’oxydation.
Une étude ayant pour but de connaître les effets du safran sur la maladie d’Alzheimer montre une efficacité équivalente à deux médicaments utilisés pour la combattre : le Donepezil et le Menantine. Les recherches sur ses effets potentiels sur la maladie de Parkinson sont encore à un stade primaire, mais prometteur.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), causé par le stress oxydatif et à l’inflammation chronique est une autre maladie qui peut être traitée par une prise de safran sous forme de supplément alimentaire. Une étude effectuée sur 100 participants atteints de DMLA modérée a montré qu’un traitement de 3 mois à 20 mg par jour, améliore la fonction visuelle.