Les vertus thérapeutiques du safran sont connues depuis la haute Antiquité. Pourtant, on en entend peu parler aujourd’hui. On reconnaît mieux le safran à son goût unique et son prix très élevé. Mais aujourd’hui, des études scientifiques sérieuses veulent changer cela.
Lorsque l’on parle de safran, tous s’accordent sur son goût unique et sur le fait qu’elle est l’épice la plus chère sur le marché. Ce que l’on sait moins c’est que le safran est utilisé comme plante médicinale depuis les temps médiévaux et qu’il fait aujourd’hui l’objet d’études scientifiques sérieuses. A cette époque lointaine, en Europe, on l’utilisait déjà pour traiter des infections respiratoires et des maladies comme la toux, le rhume, la scarlatine, la variole, le cancer, l’hypoxie et l’asthme. Le safran est aussi, de nos jours, étudié par des spécialistes pour ses vertus anti-cancérigènes.
Le safran, une épice rare qui vaut de l’or
Le safran est si coûteux qu’il est source de fraude. Pour obtenir un kilo de safran, on doit compter entre 150 000 et 300 000 fleurs de crocus, un travail de 75 personnes et 200 heures de ramassage. On aura vite compris que le coût de la main-d’œuvre en fait l’épice la plus chère du monde. Son prix au kilo ? Entre 3 000 et 4 000 euros.
90 % du safran consommé dans le monde est produit en Iran, mais le métier de safranier fait son retour en France et est même très populaire. Parviendrons-nous à déloger les leaders du marché ?
Le safran déjà reconnu dans la Haute Antiquité pour ses attributs thérapeutiques
Du point de vue thérapeutique, le safran est connu depuis la haute Antiquité. On a longtemps considéré, à tort, que le safran était originaire du Moyen-Orient. En réalité, on le retrouve dans de nombreuses cultures, sur différents continents et civilisations variées, car son histoire remonte à au moins 5 000 ans.
Des hommes préhistoriques qui l’utilisaient pour leurs peintures rupestres aux Sumériens qui s’en servaient dans leurs potions magiques, le safran s’est retrouvé très tôt en Europe. Au départ, se sont ses qualités de régulateur du cycle menstruel, mais aussi tinctoriales qui le rende populaire.
Les différentes vertus thérapeutiques du safran
Peu le savent, mais ce sont ses vertus thérapeutiques qui ont fait bondir son prix et accroître sa culture. En effet, lorsque la peste s’est abattue au milieu du XIVe siècle, les autorités de l’époque croyaient que le safran était un remède contre celle-ci ce qui augmenta sa valeur.
À part cette idée farfelue, un grand nombre de qualités qui ont été accordé au safran à travers les époques sont toujours reconnues aujourd’hui. Plusieurs l’utilisent pour ses vertus digestives, diurétiques, hypotensives ou antispasmodiques et il est reconnu scientifiquement comme étant un anti-oxydant..
La médecine chinoise l’insère dans ses concoctions afin d’améliorer la circulation sanguine, calmer les douleurs abdominales et prévenir les embolies pulmonaires. Elle lui reconnaît aussi une action bénéfique sur le système respiratoire.
Dans la Perse ancienne ainsi que chez les Égyptiens, le safran était considéré comme un aphrodisiaque. Encore aujourd’hui, on dit de lui qu’il stimule la libido, tant chez les hommes que chez les femmes. Dans l’ancienne civilisation égyptienne, on l’utilisait aussi comme antidote contre les empoisonnements, stimulant digestif et comme tonifiant pour la dysenterie et la rougeole.
La médecine moderne lui reconnaît encore son effet de régulateur menstruel. D’ailleurs, une étude récente montre qu’il peut servir d’analgésique et de sédatif et, ainsi, soulager les douleurs post-partum mieux que l’acide méfénamique, prescription d’usage courant.
Mais peut-être plus important que tout, il semblerait que le safran : c’est bon pour le moral ! En effet, il agirait positivement contre le syndrome dépressif. Vive le safran !
Le safran démontre des propriétés anti-cancéreuses
Selon un grand nombre d’études récentes, les vertus anti-oxydantes du safran pourraient avoir une action préventive contre le cancer. Les caroténoïdes qui se trouvent dans le safran ont en effet montré des propriétés anticancéreuses, antimutagènes et immuno-modulatrices.
Le composant responsable de ces effets est la diméthyl-crocétine. Il agit sur les tumeurs murines (chez les rongeurs) ainsi que sur les lignées cellulaires humaines atteintes de leucémie. Toujours selon ces études, l’extrait de safran retarde également la croissance des ascites, l’apparition des carcinomes dus au papillomavirus et inhibe les carcinomes squameux. En plus de tout cela, le safran posséderait aussi des vertus protectrices contre la chimiothérapie.
Bien que le safran ne démontre aucun effet toxique et qu’il possède, tel qu’on le constate ici, une large gamme de propriétés médicinales, il est important de se rappeler que ce n’est pas une raison pour en abuser.
Comment bénéficier des vertus du safran ?
Seul un extrait standardisé de safran permet d’atteindre les effets recherchés dans une utilisation thérapeutique. Celui-ci doit contenir une certaine teneur en principes actifs que sont la crocine, la crocoside et le safranal.
Pour des besoins légers aphrodisiaques, sédatifs et anti-dépressifs, une simple infusion suffira, et ce, même si on sait aujourd’hui que la cuisson et la chaleur diminuent sa concentration en principes actifs. Mélangez un demi-gramme de safran par litre d’eau, et laissez infuser un quart d’heure.
Afin d’atténuer les douleurs des règles, on peut faire comme les femmes de la Grèce Antique, en doublant la dose à un rythme de 2 à 3 tasses par jour.